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Friday, July 26, 2019

Kémi Séba en Haïti pour « relancer le débat sur la corruption »

Le militant panafricaniste franco-béninois Stellio Gilles Robert Caapo Chichi, alias Kémi Seba, a présenté une conférence mercredi 24 juillet 2019, au restaurant Café des copains. Cette conférence, qui déroulée sur le thème « Le rôle de la jeunesse haïtienne pour la souveraineté économique et politique du peuple dessalinien », a réuni des centaines de personnes de toutes catégories d’âge.

Haïti c’est « la terre sainte du panafricanisme, la terre sainte de la cause des Noirs », a déclaré d’entrée de jeu le président de l’ONG, Urgences panafricanismes, qui séjourne en Haïti du 21 au 26 juillet 2019. Le public, composé surtout d’étudiants, de certains militants politiques et de professeurs d’université s’est accroché aux lèvres du militant connu pour son combat contre l’impérialisme.
« Et si cet homme (Jean Jacques Dessalines), parti de rien, a pu prendre ses responsabilités et terrasser l’impérialisme français et l’impérialisme occidental de manière générale, nous nous sommes dit, nous autres, prolétaires sur le continent africain ou dans la diaspora, nous avions aussi la possibilité de nous organiser sur le terrain face à ces puissances extrêmement grandes », a souligné Kémi Séba, fasciné par l’accueil chaleureux du public. Il dit par ailleurs s’inspirer de l’héritage du père de l’indépendance haïtienne pour mener sa lutte. « Méfiez-vous du portrait que dresse l’historiographie occidentale de ce personnage historique », a-t-il conseillé à l’assistance, qui scandait des slogans antigouvernementaux pendant toute la conférence.
L’auteur de « Supra-négritude » a enchaîné dans son énoncé avec une mise en contexte, en informant le public sur sa bataille contre le franc CFA, racontant comment les élites économique et politique des pays d’Afrique s’enrichissent au détriment de leurs populations. « Pendant trop longtemps, nous avions fait confiance à nos élites, pour prendre leurs responsabilités, pour défendre notre peuple contre le pillage néocolonial, elles se sont détournées de leur objectif initial, pour se tourner vers une optique de corruption endémique », a-t-il critiqué, poursuivant : « Plutôt que d’être des résistants contre l’impérialisme, elles sont devenues la plus grosse partenaire. Et cela va vous faire penser à certains points communs qu’ils ont avec les dirigeants de votre pays ».
Le célèbre militant au crâne rasé est considéré comme indésirable, dans plusieurs pays du continent africain à cause de son combat. En 2017, il a été expulsé du Sénégal. Un an plus tard, soit en 2018, c’était le tour de la Zambie de le mettre à la porte. Cette année, il a été également expulsé de la Côte d’Ivoire.
Loin de se décourager, Séba poursuit sa guerre contre l’impérialisme dans les pays où il est le bienvenu, notamment en Haïti. « Trois ans après, je suis revenu en Haïti pour délivrer un message de solidarité et relancer le débat sur la corruption », a précisé le Franco-Béninois. « L’impérialisme ne peut pas être totalement exogène. Il n’y a pas de civilisation détruite par l’extérieur que si elle est rongée de l’intérieur », a-t-il poursuivi, invitant les participants à faire une introspection, à cesser de répéter « que le problème c’est l’autre ».
« Ce que les élites ne font pas pour le peuple, le peuple se doit de le faire lui-même », c’est le slogan d’Urgences panafricanismes, financé par des footballeurs, qui sillonne le globe pour aller à la rencontre des peuples noirs du monde. « Si les élites décident de trahir leur mission, il va du devoir de la population et du prolétariat de prendre leurs responsabilités ». Alors, que les peuples africains se connectent, s’entraident et tissent des liens avec les peuples caribéens, comme Haïti. C’est ce travail que réalise Urgences panafricanismes. Que la base (le peuple) « se désolidarise » avec la tête (les dirigeants), pour « prendre son destin en main ». Parce que, « lorsque vous enlevez la base de la pyramide, lorsque la base est enlevée de son rôle originel qui est de soutenir ceux qui sont au-dessus d’elles. Tout ce qui était censé être au sommet finit par s’effondrer ».
Arrivé à Port-au-Prince, le 21 juillet 2019 l’activiste anticolonialiste a déjà prononcé plusieurs conférences à travers le pays. Il doit repartir le 26 juillet 2019.

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